Bleu

Ce matin, j'étends mes volets sur le monde.
Doucement, ma maison ouvre ses grands yeux bleus.
Et puis, je sens l'air parfumé envahir ma chambre,
Je respire les reflets des tuiles sur les toits d'ambre.

Les nuages s'envolent derrière les oiseaux,
La fontaine projette les reflets du ciel,
Et les feuilles dévorent, morceau par morceau,
Les rayons moelleux du soleil de miel.

L'astre lunaire repart se cacher dans la montagne,
Emportant avec lui ses bijoux, les étoiles.
Mais, ici, c'est une nappe bleu en toile
Qu'on étend dans le ciel, de la ville à la campagne.

Je ferme mes yeux dans la clarté du vent frais,
Je le laisse, depuis ma fenêtre, d'un coup, m'emporter.
Alors je vole par dessus les toits nacrés,
Et puis je laisse mon âme crier de joie la liberté.

Et le bleu du ciel remplace la nuit de mes yeux,
Et le printemps funeste se fleurie en été radieux.
C'est le premier acte d'une nouvelle pièce,
Le premier chapitre d'un roman nouveau,
C'est le chant des oiseaux, au milieu de la liesse,
C'est mon cœur battant devant le soleil levant.