Nuit de Novembre
Froide, sombre, brumeuse nuit de Novembre.
Deux passants discutent, aux lueurs de la ville
Qui frissonnent sous le vent froid comme le marbre.
Les ruelles sont seules, les volets se referment.
Doucement, les gouttes, glissent sur les tuiles
Impassibles, bouclier de terre-cuite,
Protection du foyer chaleureux isolé
De l'extérieur si cruel et glacé.
Les arbres taciturnes agitent leur bras décharnés,
Observant pacifiquement les attaques
Continues des gouttes s'écrasant sur les pavés.
Pas d'autre bruit que se clapotement, des flaques
Qui noient les trottoirs et remplissent l'estomac
Et l'appétit insatiable des bouches d'égout.
Une nuit interminable se prépare
Pour les réverbères, plantés comme des mâts
Résistants aux percées du vent passe-partout.