Je la rencontre de nuit

  Je la rencontre de nuit, notre union est secrète,
  Je m'échappe le soir, et on se retrouve en cachète.

  On s'aperçoit, on se croise, mais jamais on ne s'enlacera.
  Dure réalité... Elle est enfermée dans son vaste palais
  Sombre, et scintillant de tristesse. Une demeure ornée
  De diamants, où elle est seule à sa fenêtre.

  Essoufflé, je me pose enfin devant elle.
  J'aperçois son doux visage de dentelle,
  Entouré d'un pâle halo de chandelles.

  Je lui fais signe. Elle m'aperçoit.
  Elle m'observe et je m'assoit.

  Je commence à lui parler.
  Elle ne m'entend pas, mais elle me sourit.
  D'un sourire emplit de grâce et de beauté.

  Je viens tous les soirs, contempler la belle dame.
  Et elle est là, m'observant de ses yeux parme.

  C'est notre secret, et nous sommes conscients,
  Que ces rencontres ne sont que du vent,
  Que les mots ne sont rien, quand demeure la pensée,
  Que les discours sont futiles, face au fait d'être aimé.

  Ainsi se déroulent nos rendez-vous banals,
  Nous dialoguons longuement, dans un silence magistral,
  Et nous échangeons nos sentiments, dans un simple regard.

  Alors, doucement, vient l'heure du départ,
  Ma compagne le regrette, mais il est tard.

  Nous devons nous quitter, ô infortune !
  Ne pleure pas, nous reparlerons demain !
  Alors je part, en saluant de la main,
  En me levant, tristement, mon amie la Lune.

Un soir de Septembre 2014, dans mon jardin, je me suis lancé un défi : écrire un poème en un minimum de temps avec les éléments qui m'entouraient. L'expérience s'est révélée fructueuse puisque ce poème a été primé pour le 2ème prix du Prix Amélie Murat Junior 2015.